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Le mardi 15 octobre dernier, des milliers de sapeurs-pompiers ont défilé dans les rues parisiennes dans le cadre d’une manifestation soutenue par les neuf syndicats du secteur hospitalier. Entre tensions et interpellations, les cortèges ont rallié l’Assemblée nationale avant de se disperser en fin de journée. On dénombre entre 7 000 et 10 000 manifestants selon les syndicats de la profession.
Revalorisation salariale et prime de risque
Plusieurs raisons justifient cette mobilisation qui vient couronner un mouvement de grève entamé en juin. En effet, les pompiers dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail et les dangers de plus en plus accrus auxquels ils doivent faire face. Ils pointent du doigt les carences ambulancières et le manque d’effectifs face à l’augmentation constante du nombre d’interventions. Cela, selon eux, entraine des retards et des réponses opérationnelles inadéquates. Les manifestants dénonçaient également l’hostilité des habitants dans certains quartiers, les guets-apens, les canulars, mais aussi l’intensification des déserts médicaux. Ils réclament une meilleure protection face aux agressions, l’instauration d’un numéro d’urgence unique pour leurs services, ainsi qu’une réévaluation de la paie. Ils ont déclaré qu’un pompier junior ne gagnait que 1 500 euros par mois hors taxe et ont affirmé que les primes versées au personnel n’avaient pas augmenté depuis 1991.
Les syndicats réclament par conséquent une prime de risque à la hauteur des dangers encourus. Ils exigent une élévation de la prime à 28 % du salaire de base (contre 19 % actuellement) à concurrence avec les primes de risques accordées aux policiers et gendarmes.
Une manifestation houleuse, mais sans perturbation majeure
Les groupes de pompiers et d’urgentistes ont tenté de marcher sur le périphérique de Paris, mais ils ont été repoussés par les forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et fait usage de lanceurs d’eau pour limiter leurs déplacements. L’objectif était de forcer les manifestants à rester sur la Place de la Nation. Certains pompiers auraient apparemment voulu bloquer le périphérique tout proche. Ils ont tenté en vain de force le cordon de la police. Il en a résulté de nombreuses interpellations. Selon la préfecture de police, trois membres des forces de l’ordre ont été blessés et six manifestants ont été interpellés pour violences ou jets de projectiles.
La marche de protestation du 15 octobre, à l’instar de la grève nationale, ne concerne que les pompiers professionnels (16 % des 247 000 pompiers français), pas les volontaires majoritaires ni les pompiers militaires de Paris et de Marseille.
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