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Les modes de consommation de l’information ont radicalement changé depuis le début des années 2000 et la montée en puissance d’internet. La presse papier, qui était au XXe siècle, la première source d’information pour les Français, a du mal à résister aux nouveaux modes de consommation. Les consommateurs préfèrent obtenir leur information nationale, internationale et même locale sur internet. Ils utilisent même les réseaux sociaux et les plates-formes de vidéos comme YouTube pour se tenir au courant des actualités.
Face à ce constat, on peut se demander dans quel état actuel est la presse papier ? A-t-elle encore des perspectives d’avenir ?
La baisse constante des ventes en format papier
Depuis les années 90, le nombre de journaux papier imprimés a baissé de moitié. On est passé de 7 millions de journaux imprimés par mois à 3,6 millions. Ce chiffre prend en compte l’ensemble des titres généraliste et politique de la presse payante, national et local.
Bien entendu, certains journaux s’en sortent mieux que d’autres. On a pu constater une concentration dans le secteur où de grands groupes comme Hersant Média et SIPA Ouest-France (PubliHebdos) possèdent à eux seuls plus de 100 journaux.
La numérisation de la presse écrite
La conccurence est rude dans le secteur de l’information. Les utilisateurs ont, à leur disposition, de nombreux canaux pour pouvoir consommer de l’actualité: radio, télévision, réseaux sociaux, sites d’actualité gratuits…
Comment faire payer des informations que les gens pensent pouvoir obtenir gratuitement ?
Dans d’autres pays, certains journaux ont réussi le pari. Par exemple en Angleterre, le Guardian a décidé de rendre ses contenus gratuits. La perte de revenus récompensés par les publicités et par les donations des lecteurs. Aux États-Unis, le Washington Post et bien d’autres journaux ont réussi à convertir leurs lecteurs à la version numérique. Ils ont également réussi à attirer un lectorat plus jeune qui ne lisait pas la presse papier.
Pour les journaux français, la numérisation a pris plus de temps. En 2021, quasiment tous les journaux ont désormais une version numérique de leur journal. Les lecteurs de la version numérique des journaux représente 60% du lectorat total (Chiffre de l’APCM). Ce chiffre est en hausse mais le lectorat plus agé privilégie toujours une lecture papier.
Aussi, les disparités entre les journaux sont grandes. On constate que des journaux ou magazine comme Capital ont plus du tiers de lecteurs numériques tandis que d’autre comme Le Courrier Indépendant n’ont que des lecteurs papier (moins de 1% de vente en numérique).
L’accord entre Google et l’APIG
L’APIG est l’alliance de la presse d’information générale. Cette organisation fondée en 2018, représente plus de 300 journaux locaux et nationaux. C’est l’union de quatre syndicats de presse : le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), le syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), le syndicat de la presse quotidienne départementale (SPQD) et le syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR).
Au bout de longues tractations, et avec l’appui du gouvernement et de l’autorité de la concurrence, l’alliance de la presse a réussi à obtenir un accord avec le géant américain Google. Cet accord concerne l’utilisation par Google du contenu des sites internet de ces journaux.
Jusqu’à présent, la presse n’avait pas de réelle solution: accepter que Google reprenne ses contenus sans être rémunéré ou perdre de la visibilité sur le moteur de recherche le plus utilisé en France.
Suite à l’accord, chaque titre de presse devra négocier une rémunération avec Google pour la réutilisation de ses articles. Mais qu’en est-il des milliers de sites Internet d’actualité qui n’ont pas de numéro de CPPAP (commission paritaire publications et agences de presse) ?
Aussi, comme cette négociation se fera de gré à gré, les petits journaux locaux ont-ils vraiment la possibilité de négocier un bon accord ?
Seul l’avenir nous le dira, mais la presse écrite traditionnelle n’a pas l’air d’être encore sortie d’affaire.
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