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Le marché du meuble français est en grande difficulté. Après la disparition de l’enseigne Fly, l’absorption de But par Lutz en 2017, c’est au tour de l’enseigne Conforama de connaître une vaste restructuration.
Le groupe Steinhoff en difficulté
L’actionnaire sud-africain, dont les activités concernent aux deux tiers l’enseigne Conforama, a perdu plus de 100 millions d’euros en 2018. D’une part, les magasins Conforama, enseigne n°2 du marché du meuble en France, ont dégagé une marge nulle à la fin de l’année 2018, subissant de plein fouet la concurrence de l’enseigne suédoise Ikea, l’essor toujours croissant de la vente en ligne et la chute des ventes pendant le mouvement des Gilets Jaunes. D’autre part, le groupe a dû répondre de plusieurs milliards d’euros d’irrégularités dans ses comptes, s’étalant sur de nombreuses années. Ceci a généré de très importantes dettes, rachetées par des fonds spéculatifs.
Deux facteurs déterminants qui ont donc poussé Steinhoff à vendre le célèbre distributeur de meubles, pour laquelle il réclame entre 600 et 700 millions d’euros.
Une restructuration de grande envergure
Voilà près de 6 mois que le groupe cherche un repreneur. En attendant de négocier avec un acquéreur, un vaste plan de restructuration a été annoncé :
- Une quarantaine de magasins pourraient être fermés et 2500 postes supprimés.
- Conforama employant plus de 9000 salariés en France, c’est donc un cinquième de l’effectif de l’enseigne qui se verrait concerné par cette suppression massive de postes.
Une vente cet été ?
La vente, orchestrée par la Banque Rotshild, s’annonce d’ores et déjà difficile tant le bilan financier de l’enseigne n’est pas encourageant. Le groupe Fnac Darty, évoqué initialement, a confirmé ne plus être en lice parmi les repreneurs. C’est Alexandre Falck et son enseigne But, n°3 du marché du meuble en France, qui semble s’annoncer comme le probable futur acquéreur des 235 magasins français. Notons que dans le passé, But avait déjà cherché à racheter Conforama, en 2011, quand le groupe PPR (devenu Kering en 2013) avait décidé de s’en séparer.
Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) suit de très près ce rachat afin d’essayer de sauver le plus d’emplois possible. Si ce rachat se confirme, de nombreuses questions auront à être soulevées : on est en droit, en premier lieu, de se demander si les deux enseignes se verraient fusionner ou si elles continueraient à exister séparément.
Une réunion avec les syndicats et le Ciri est prévue le 5 mars 2019, afin d’éclairer les collaborateurs sur les avancées et conséquences de ce projet.
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