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Voilà maintenant quinze semaines que nos samedis se déroulent sous le signe de l’affrontement entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes, entre le bras armé de l’Etat et une partie de sa population. Emmanuel Macron, qui depuis le début n’a eu de cesse de réprouver les manifestations et leur bien fondé, semble aujourd’hui plus que jamais décidé à y mettre un terme.
Emmanuel Macron s’exprime à ce sujet
Le président de la République s’est ainsi montré particulièrement véhément à l’égard de ces mobilisations en ce mardi 26 février. S’il concède qu’au regard de la Constitution, « nous ne pouvons, de manière raisonnable, pas interdire les manifestations », il considère cependant qu’elles ne constituent qu’un rendez-vous hebdomadaire où les violences sont exacerbées, qui plus est vainement car inapte à infléchir la politique menée par le gouvernement.
Des mesures fortes pour dissuader les manifestants
Le chef de l’Etat entend bien faire cesser ce mouvement citoyen qu’il estime dépourvu de finalité et de clarté. « Il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire. » Une position qui explique pourquoi ces dernières semaines de nombreuses personnes ont été arrêtées puis mises en garde à vue, alors qu’elles se rendaient paisiblement au centre de leur ville pour manifester. Au motif qu’elles emportaient avec elles du matériel de protection improvisé – des masques de plongée ou des casques de ski par exemple – ces dernières se sont en effet vues enfermer le temps des manifestations. Simple mesure de protection ou tentative de dissuasion, il est certain que les forces de l’ordre sont encouragées à réduire au possible l’affluence des mobilisations aux quatre coins du pays.
Une certaine ambivalence qui agace
Emmanuel Macron appelle à baisser le rideau et ainsi clore ce théâtre de rue, souhaitant recouvrer la quiétude et la modération des discussions.
On devine alors que, pour calmer les ardeurs des manifestants, le président compte sur l’échéance du « grand débat national » à la mi-mars puis sur les élections européennes à venir en mai. En ce sens, il reconnait tout de même une certaine légitimité à l’impulsion et au soutien des gilets jaunes, assurant que « jamais l’Etat ne s’est autant collectivement mobilisé face à un mouvement de ce type ».
On retrouve finalement l’ambivalence propre à sa campagne électorale : ni de droite ni de gauche, il oscille entre sympathie, compréhension d’un côté et rappel à l’ordre, à la stabilité de l’autre. Une façade se voulant impartiale et objective qui ne vient en rien bousculer ses ambitions et ses projets profonds.
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